Les Bienfaits
Pourquoi une activité physique adaptée ?
À tous les âges, chez les personnes en bonne santé ou atteintes de maladies chroniques, les bénéfices de la pratique d’une activité physique pour la prévention, le traitement des maladies chroniques et l’amélioration de la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes, l’emportent sans conteste sur les risques encourus.
Ainsi, selon l’expertise de l’INSERM 2019, « une activité physique régulière et le suivi des recommandations sont associés à une diminution de la mortalité précoce comprise entre 29 et 41 % selon les études ».
Différents constats
- Ces dernières années, le nombre de nouveaux patients atteints de maladies chroniques a fortement augmenté, passant de 1,3 million en 2014 à 1,6 million en 2016.(ameli)
- Le nombre de personnes dépendantes passerait de 1,2 million en 2012 à 2,3 millions en 2060.
- le diabète demeure la maladie chronique touchant le plus de Français (2,6 millions), la nouvelle publication de l’Assurance maladie démontre que la plus forte augmentation concerne les troubles cardiaques (+ 18,6 %), suivis de près par les tumeurs malignes (+ 17,1 %) (ameli)
- les maladies chroniques non transmissibles sont responsables de 38 des 56 millions de morts en 2012 au niveau mondial, soit 68 %, dont 40 % d’entre elles étaient des décès prématurés (avant l’âge de 70 ans)
- Les maladies non transmissibles concourent à près de 86 % des décès et 77 % de la charge des maladies, et pèsent de plus en plus lourdement sur les systèmes de santé
- Les dépenses en ALD pèsent donc aujourd’hui 95,2 milliards d’euros, pour plus de 10 millions de patients (ameli)
- En France, la part des personnes âgées de 60 ans et plus devrait passer d’un quart en 2015 à un tiers de la population en 2040.
Les bénéfices
Les effets bénéfiques de l’activité physique chez les patients atteints de maladie chronique (INSERM 2019)
Vous trouverez dans les différentes parties ci-dessous les bénéfices de l’activité physique sur les différentes pathologies issues de l’analyse de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.

OBESITE
Ces dernières décennies, la prévalence de l’obésité et du diabète présente de très fortes augmentations même si elles semblent se ralentir voire, ces dernières années se stabiliser. À âge égal, plus la cohorte de naissance est récente plus l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé chez les hommes comme chez les femmes. Selon les enquêtes ObÉpi, en 2012, 32,3 % des Français adultes de 18 ans et plus sont en surpoids (25 ^ IMC < 30 kg/m2) et 15 % présentent une obésité (IMC 6 30 kg/m2). Le nombre de personnes obèses en 2012 est estimé à environ 6 922 000, ce qui correspond à 3 356 000 personnes supplémentaires par rapport au chiffre de 1997.
L’obésité est caractérisée par une accumulation progressive de tissu adipeux au sein de l’organisme résultant principalement d’un déséquilibre important de la balance énergétique. Il est établi que cet excès de graisse, notamment au niveau abdominal, est associé à l’apparition de pathologies métaboliques, dont le diabète de type 2.
Chez les personnes obèses, avoir une bonne condition physique ou une pratique d’activité physique importante réduit la mortalité toutes causes indépendamment de l’indice de masse corporelle.
- Diminution de masse grasse
- Prise de masse musculaire
- Amélioration des facteurs de risque cardio-vasculaires.
- Maintien du poids après perte de poids initiale
- Baisse de la mortalité toutes causes
- Perte de poids
- Diminution du tour de taille
- Améliore la sensibilité à l’insuline
- Diminue les risques de développer un diabète de type II
DIABÈTE DE TYPE II
En France, selon Santé publique France, la prévalence du diabète traité pharmaco logiquement est estimée en 2013 à 4,7 % de la population. La pré-valence du diabète ne cesse d’augmenter depuis les premières estimations établies en 2000 à partir des données de l’Assurance maladie. Toutefois, cette progression enregistre un ralentissement : le taux de croissance annuel est ainsi passé de 5,4 % sur la période 2006-2009 à 2,3 % sur la période 2009-2013.
La pratique d’une activité physique par le patient diabétique de type 2 réduit le risque de mortalité toutes causes (entre -30 et -40 %), mais aussi celui de mortalité cardiovasculaire (-25 à -40 %), première cause de décès chez ces patients. Les effets de l’activité physique chez le patient diabétique de type 2 ont fait l’objet de très nombreuses études randomisées et contrôlées et qui ont également été compilées lors de plusieurs méta-analyses de grande ampleur depuis 2006. Les résultats sont particulièrement intéressants sur le contrôle de la glycémie, largement reconnue comme un facteur de risque majeur d’apparitions des complications de cette pathologie.
Effet plus attendu, la prise en charge par l’activité physique concourt également à une amélioration de la condition physique des patients, et par conséquent à une diminution des facteurs de risque cardiovasculaires, notamment lorsque des activités en endurance sont proposées.
- Baisse de la mortalité toutes causes et de la mortalité cardiovasculaire
- Amélioration de l’équilibre glycémique (HbA1c)
- Amélioration de la capacité aérobie (activités en endurance) et de la force musculaire (activités de renforcement musculaire)
- Contrôle du poids
- Pas d’apparition ou d’aggravation des complications
PATHOLOGIES CORONARIENNES
Le syndrome coronaire aigu, avec ou sans infarctus du myocarde, signe l’entrée du patient dans la pathologie coronaire. Plus de 7 millions de personnes souffrent d’un syndrome coronaire aigu dans le monde chaque année. Le taux de mortalité à un an est aujourd’hui de l’ordre de 10 %. Chez les patients qui survivent, 20 % souffrent d’un deuxième événement cardiovasculaire au cours de la première année. Dans ce cadre, la prévention par l’exercice physique est cruciale pour réduire les risques de récidives et améliorer la qualité de vie. En France, les centres de soins de suite et de réadaptation sont les seules structures susceptibles de conduire et de superviser un programme de réentraînement à l’effort au cours d’un séjour de 3 à 4 semaines en hospitalisation complète ou de jour grâce à un encadrement pluridisciplinaire.
Les méta-analyses montrent qu’un programme de réadaptation cardiaque fondé sur l’activité physique induit une baisse de 30 % de la mortalité d’origine cardiovasculaire, de 26 % de la mortalité totale et une diminution de 31 % du risque de réhospitalisation. (INSERM 2019)
Outre l’amélioration du pronostic, le réentraînement à l’effort apporte des bénéfices physiologiques incontestables pour la santé : amélioration de la fonction endothéliale contribuant à une régénération vasculaire et à l’angiogénèse (dès la 4e semaine d’entraînement en endurance), amélioration de l’équilibre sympathovagal, diminution de l’activité inflammatoire, amélioration des symptômes anxiété-dépression, du stress et des fonctions cognitives. Il permet aussi un contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires (surcharge pondérale, contrôle du diabète, dyslipidémie, hypertension).
- Baisse de la mortalité globale et cardiovasculaire et du nombre de ré hospitalisations
- Amélioration de la qualité de vie
- Augmentation de VO2max et de la force musculaire
- Baisse de la pression artérielle, amélioration de la fréquence cardiaque de récupération et des marqueurs biologiques
- Amélioration de la qualité du sommeil
- Diminution des symptômes anxio-dépressifs
INSUFFISSANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
L’insuffisance cardiaque chronique (ICC) est une pathologie fréquente et grave. Son incidence annuelle augmente régulièrement du fait du vieillissement de la population et de l’amélioration des traitements des pathologies cardiovasculaires et en particulier de la maladie coronaire. La mortalité à cinq ans de l’ICC reste très élevée (30-50 %), et dans les pays industrialisés son coût est estimé en moyenne à 2 % des dépenses totales de santé. Pendant très longtemps, la pratique d’activité physique a été contre-indiquée aux patients atteints d’ICC sous prétexte de laisser le cœur fatigué « se reposer », par crainte d’aggravation ou de complications de la pathologie sous-jacente Les progrès dans la connaissance de la physiopathologie de l’ICC ont permis de comprendre qu’un déconditionnement physique, d’aggravation insidieuse, pouvait rendre compte pour une large part d’une évolution progressive de l’ICC, d’une maladie du cœur vers une maladie systémique avec une atteinte associée des systèmes ventilatoire et musculaire squelettique.
Toutes les études rapportent chez ces patients un effet bénéfique du réentraînement sur la qualité de vie, lié à l’amélioration de la capacité cardiorespiratoire mais aussi de la force musculaire, indispensables à une meilleure autonomie. Le réentrainement cardiaque chez l’insuffisant cardiaque chronique améliore les capacités cardiorespiratoires, la force musculaire, la qualité de vie et réduit le nombre de ré-hospitalisations
Les bénéfices attendus de l’activité physique régulière chez les patients atteints d’ICC sont majeurs mais ils ne peuvent être maintenus qu’à la condition d’une observance poursuivie « à vie » de l’activité physique et donc d’une totale adhésion de ces patients aux recommandations d’activité physique proposées.
BPCO
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui se caractérise par une obstruction bronchique permanente et peu sensible aux bronchodilatateurs, connait une prévalence dont la progression ne cesse d’inquiéter les spécialistes de santé publique. Elle est actuellement considérée comme la 3e cause de mortalité au niveau mondial.
L’activité physique, véritable pierre angulaire de la réhabilitation respiratoire, est reconnue depuis de nombreuses années comme l’unique méthode ayant un niveau de preuve de grade A pour l’amélioration de la qualité de vie, de la tolérance à l’effort et la réduction de la dyspnée et des exacerbations des patients atteints de BPCO. Des travaux réalisés sur des suivis parfois longs (plus de 7 ans) rapportent en effet des résultats extrême- ment homogènes mettant en évidence que la probabilité de survie des patients atteints de BPCO chute de façon spectaculaire avec la réduction du niveau d’activité physique habituelle.
Au regard des recommandations de l’OMS, les patients atteints de BPCO sont nettement en deçà des niveaux de pratique impactant positivement la santé, alors que toutes les données longitudinales attestent de l’importance d’augmenter ce niveau d’activité physique pour limiter la mortalité et les exacerbations liées à la BPCO.
Effets obtenus par le réentrainement à l’effort dans le cadre de la réadaptation respiratoire:
- Amélioration de la tolérance à l’effort générale (endurance, force) ; de la force et endurance des membres supérieurs ; de la dyspnée ; de l’état de santé et de la qualité de vie
- Baisse du nombre d’hospitalisations et de leurs durées
- Récupération plus rapide après une exacerbation
- Augmentation de la survie
CANCERS
En France, environ 3 millions de personnes vivent après avoir été atteintes d’un cancer, et la moitié est âgé de 70 ans ou plus. Après le diagnostic d’un cancer, les données de la littérature observent de façon convergente une diminution du niveau d’activité physique total et d’activité physique d’intensité élevée ainsi qu’une augmentation de la sédentarité. Par ailleurs, le surpoids, l’obésité et la prise de poids, observés pendant et après un cancer, sont associés à une augmentation du risque de récidive de certains cancers, à une augmentation de la morbidité et de la mortalité toutes causes confondues ainsi qu’à une augmentation de risque de second cancer. Les données montrent, de façon constante, un déconditionnement physique avec une altération des capacités cardiorespiratoires et une diminution de la force et de la masse musculaires.
Les programmes d’intensité modérée et élevée ont permis d’obtenir des résultats positifs sur l’augmentation des capacités cardiorespiratoires et leur maintien dans le temps à condition de maintenir une bonne observance des exercices et de planifier un ajustement de l’intensité des exercices dans le temps.
Des exercices physiques ciblés sur le renforcement musculaire mis en œuvre pendant et dans les suites des traitements améliorent la force des groupes musculaires sollicités, mais les résultats en termes d’impacts sur la masse musculaire sont hétérogènes.
L’effet de l’activité physique sur la qualité de vie a fait l’objet de plus de 25 méta-analyses qui montrent de façon constante un bénéfice de l’exercice pratiqué régulièrement sur la qualité de vie des patients atteints de cancer, que les programmes soient initiés pendant les traitements ou en post-traitement.
- Amélioration des capacités aérobies (VO2max) pendant ou après traitement
- Amélioration de la force musculaire et diminution du poids, IMC et masse grasse
- Diminution de la fatigue pendant et après les traitements et amélioration de la qualité de vie
- Résultats bénéfiques des programmes aérobie ou combiné en comparaison avec des programmes de renforcement musculaire seul sur la réduction de la fatigue
- Pas d’effets secondaires spécifiques liés à l’exercice chez les patients atteints d’un cancer
- Diminution du risque de récidive, mortalité globale et spécifique après cancer du sein, du côlon, de la prostate
- Diminution de la durée d’hospitalisation et des complications post-opératoires chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire avec activité physique en pré-opératoire
- Amélioration des capacités fonctionnelles en situation métastatique
- Diminution de certaines douleurs liées aux cancers et aux traitements, neuropathie chimio-induite et toxicité́ cardiovasculaire, perte de densité osseuse associée à l’hormonothérapie et la ménopause précoce
DÉPRESSION
La dépression est la maladie qui provoque le plus d’invalidité dans le monde. La prévalence des troubles dépressifs concerne trois millions de personnes en France avec deux fois plus de femmes que d’hommes.
En France, l’usage de médicaments antidépresseurs est très important, souvent banalisé et utilisé comme seul recours. Il concerne 5 millions de personnes et 2,5 millions pour un épisode dépressif majeur. Un trouble dépressif augmente le risque d’adopter un mode de vie sédentaire et de diminuer le niveau d’activité physique hebdomadaire. Certaines études montrent que l’inactivité physique conduit à une majoration des symptômes dépressifs.
La plupart des études disponibles ont à ce jour évalué l’activité physique comme un complément d’autres thérapies, en particulier les médicaments antidépresseurs. Des essais randomisés contrôlés testent l’efficacité de programmes d’activité physique adaptée en tant qu’alternative et constatent une équivalence de bénéfices entre programme d’activité physique et médicament antidépresseur chez les patients ayant un trouble dépressif.
Différentes explications sont proposées :
- Meilleur apport d’oxygène au système nerveux central (modèles physiologiques)
- Influence sur la libération de cortisol et de sérotonine, stimulation des voies d’endorphine et facilitation du circuit de la récompense, facilitation de la neurogenèse dans l’hippocampe (modèles neurobiologiques) ;
- Amélioration des fonctions exécutives : planification, coordination, focalisation, et apprentissage (modèles neuropsychologiques) et modification des niveaux de conscience, notamment du corps (body awareness) ;
- Augmentation de la distraction, diminution des biais perceptifs/interprétatifs et diversion des pensées négatives (modèles cognitivistes) ;
- Amélioration de l’efficacité personnelle, de la valeur physique perçue, de l’estime de soi et de la participation sociale (modèles psychosociologiques).
- Amélioration d’un trouble dépressif
- Amélioration de la symptomatologie anxio-dépressive consécutive à une autre maladie chronique
- Baisse de récidive d’un épisode dépressif
- Baisse des tentatives de suicide Baisse des suicides
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